Socrate a appris qu’un oracle d’Apollon l’avait déclaré plus sage et savant (sophos) que tous. Étonné car il ne se trouve pas sage lui-même, mais ne pouvant mettre en doute la parole du dieu, il s’enquiert auprès de ceux, hommes politiques, poètes, artisans, qui sont considérés comme sages. Il découvre que l’oracle a dit vrai car ils ne savent pas ce qu’ils croient savoir. Socrate est en effet plus sage qu’eux en ce qu’il n’imagine pas être sage et trouve là l’incitation à chercher la sagesse ; être philosophe, ami de la sagesse, plutôt que sage.

Platon, Apologie de Socrate,
in Œuvres complètes,
Éditions Gallimard, Pléiade, p. 152-154.

« Le sot croira n’importe quoi ; l’avisé comprendra vers quoi il pose son pied. »

Proverbes, 14, 15.

« Si, du fait qu’une proposition nous soit évidente, il ne s’ensuit pas qu’elle soit vraie, cette évidence ne constitue pas de justification pour notre croyance à sa vérité. »

L. Wittgenstein,
Tractatus logico-philosophicus, § 5.1363.