INVITATION AU VOYAGE
Tourisme et mémoire en Wallonie
Pourquoi se souvenir

Le choix de ce guide n’est pas neutre. Ni pour vous, lecteur-touriste, ni pour leurs auteurs.

Le tourisme de mémoire, appelé aussi tourisme historique, apporte par son ancrage dans les racines collectives de notre société, une dimension complémentaire aux plaisirs du tourisme.

En particulier, ce guide s’articule autour de trois évènements dont l’empreinte persiste en Wallonie :

- la Bataille de Waterloo

- la Guerre 14-18

- la Bataille des Ardennes.

Placés dans leur contexte historique, ils servent de repères à des parcours mémoriels que le touriste aura tout le loisir de composer à son gré.

Ici, la mémoire s’intéresse aux victimes militaires et civiles qui ont été mêlées d'une manière ou d'une autre aux affrontements. Ils se côtoient non pour nier leurs différences mais avec la volonté de les dépasser et de valoriser la paix et la réconciliation.

Le tourisme de mémoire ambitionne d’être garant de valeurs humanistes et universelles.

Un lieu, une date, une reconstitution, un musée, un monument, un cimetière ou une simple plaque commémorative… les éléments constitutifs de ce tourisme sont riches et diversifiés. La sélection proposée par ce guide s’appuie sur un choix qui nous semble représentatif (et forcément non exhaustif) de cette page de l'histoire en Wallonie.

Bafouant la tentation de récupération politique ou philosophique, cette sélection tisse le lien nécessaire entre le passé et le présent. Résistant à une autre tentation tout aussi préoccupante, d’être une « attraction » ou de favoriser le voyeurisme, les lieux de mémoire utilisent cependant toutes les techniques actuelles de communication pour favoriser la compréhension sans dénaturer le sens des évènements représentés. Ceux-ci perdent leur symbolique reliquaire au profit d’une approche historique qui n’oublie pas la dimension culturelle.

Le parcours touristique de mémoire n’est pas nécessairement une promenade joyeuse. Il peut être dérangeant voire même traumatisant pour certains, quelles que soient les méthodes de présentation utilisées. Au touriste de faire un choix motivé et éclairé, en particulier s’il est accompagné de jeunes enfants, pour en retenir toutes les richesses. Il lui incombe également de respecter les lieux et donc la mémoire de ceux qui y sont pour l’éternité.

Articulés autour des trois thèmes cités, ce guide n’oublie pas la dimension locale. Le tourisme de mémoire favorise un développement économique et répond à une recherche identitaire dont le visiteur va bénéficier en découvrant les authentiques productions locales. La gastronomie, les bistrots du terroir, les lieux privilégiés d’hébergement, tous les renseignements touristiques s’y trouvent mêlant heureusement tourisme et mémoire.

Marie-Paule Eskénazi

Directrice de Tourisme autrement asbl

Repères historiques

La guerre 14-18 en Wallonie

A la veille du déclenchement du conflit, l’opinion publique belge espère encore que le pays, protégé par son statut de neutralité, puisse échapper à l’affrontement.

C’est sans compter avec le plan d’attaque allemand Schlieffen-Molkte qui prévoyait notamment que l’aile droite de l’armée devait pénétrer en Belgique – une petite nation qui ne devait guère opposer de résistance – pour effectuer un mouvement tournant au nord du sillon Sambre et Meuse et prendre les défenses françaises à revers.

La mise en œuvre de ce plan, qui implique de violer la neutralité belge, se concrétise avec l’ultimatum du 2 août exigeant le libre passage des troupes allemandes à travers notre territoire pour s’opposer à une prétendue avancée des troupes françaises. Le rejet de cette ultimatum par le gouvernement belge le 3 août provoqua l’entrée des troupes allemandes dans notre pays le 4 au matin et l’attaque de Liège le 5. La première victime de l’armée belge, est tuée à Thimister dès le 4 août. Le même jour, la Grande-Bretagne entre dans le conflit en réaction à la violation de notre neutralité.

La Belgique avait structuré son système de défense autour des forts de la Meuse (Liège et Namur) et du « réduit national » d’Anvers. L’exécution du plan Schlieffen-Moltke impose de réduire rapidement la résistance des 12 forts de la Position Fortifiée de Liège (la « PFL ») qui empêchent le passage de la Meuse et barrent la route de Paris.

Les Belges, sous les ordres du général Leman, résistent avec ténacité et les Allemands confient à l’artillerie la lourde tâche de réduire les forts au silence. Ils utilisent notamment leurs pièces les plus lourdes, deux obusiers de 420 mm connus sous le nom de « Gross Bertha ». Le 15 août, le fort de Loncin qui contrôle la route et le chemin de fer de Bruxelles est bombardé, ensevelissant une partie de la garnison.

Si les combats autour des forts de Liège n’ont eu qu’un impact limité sur le plan stratégique des Allemands, en revanche leur résistance jouera un rôle important dans l’opinion publique en Belgique et à l’étranger. La « vaillante Belgique » fait figure de David tenant tête à Goliath. La ville de Liège reçoit la légion d’honneur dès le 7 août tandis que les cafetiers parisiens, habitués à servir le café viennois, décident de rebaptiser ce dessert en « café liégeois » en l’honneur de la résistance de la ville et de ses forts !

Tandis que les forts de Namur, bombardés à leur tour, tombent entre les 21 et 25 août et que Bruxelles est occupée le 20, l’armée belge fait retraite et se replie sur le « réduit national » d’Anvers protégé également par une ceinture de forts.

Après avoir réduit la résistance de la Place Forte de Liège (PFL), tandis que plusieurs régiments restent bloqués par le siège d’Anvers, le reste de l’armée allemande effectue son mouvement tournant dans les vallées de la Sambre et de la Meuse entre Dinant et Charleroi. Fin août, le centre des opérations s’est déplacé vers un nouveau secteur : la frontière franco-belge. Cette « bataille des frontières », qui oppose cette fois les troupes françaises et britanniques aux Allemands, se déroule chez nous du 18 au 24 août, essentiellement dans les régions de Charleroi (bataille de la Sambre) et de Mons et dans la province de Luxembourg.

Les combats violents avec de lourdes pertes humaines tournent à l’avantage des armées allemandes et s’achèvent avec la retraite des troupes françaises et britanniques. Un mouvement de recul jusqu’à la bataille d’arrêt de la Marne du 6 au 9 septembre 1914.

Début octobre, la menace d’encerclement oblige les troupes belges à quitter Anvers pour faire retraite vers l’Yser où elles parviennent à stopper l’avance allemande à la faveur des inondations de l’arrière-pays déclenchées le 29 octobre lors l’ouverture du système d’écluses de Nieuport. Début novembre, la guerre de mouvement est terminée, un front continu et stabilisé s’étend de la mer du Nord jusqu’à la frontière suisse. En Wallonie, la ligne de tranchées traverse la commune de Comines-Ploegsteert qui conserve de nombreuses traces de cette période de la guerre de position et l’engagement des troupes du Commonwealth dans le secteur.

La phase de guerre de mouvement s’est accompagnée de violences dirigées contre la population civile. Dans leur avancée, les troupes allemandes massacrent quelques 6 500 civils en Belgique, et dans le Nord de la France, plusieurs localités sont quasi totalement détruites. Les villes (Andenne, Visé, Tamines, Dinant) et villages martyrs (notamment en Gaume) de Wallonie payent un lourd tribut à un conflit d’une « brutalité » inédite.

Les combats de la guerre de mouvement terminés, s’en suit une longue période d’occupation pour la majeure partie de la Belgique. En organisant cette occupation, les Allemands ont un double objectif : assurer le maintien de l’ordre et utiliser à leur profit les ressources économiques du pays. Concrètement, le territoire est divisé en deux zones. Celle, proche du front est contrôlée directement par les militaires : en Wallonie, c’est le cas du sud des provinces du Hainaut et de Luxembourg. Le reste du pays est contrôlé par une administration civile, dirigée par un gouverneur général installé à Bruxelles.

Le régime d’occupation est sévère : contrôles et limites à la liberté de circulation, réglementations (en novembre 1914, le pays occupé se vit imposer… de passer à l’heure allemande), réquisitions de biens et marchandises, impôt de guerre, déportation de main-d’œuvre ouvrière et arrestations d’opposants politiques.

Le plus gros problème qui se posera tout au long de la guerre sera celui du ravitaillement et de la menace de famine. Dès avant guerre, la production propre de la Belgique, un pays très densément peuplé, ne suffisait plus pour couvrir les besoins alimentaires de la population, la rendant dépendante des importations de vivres rendues impossibles par le blocus allié.

C’est dans ce contexte que la Belgique bénéficiera de la première aide humanitaire internationale de l’histoire avec l’action de la Commission for Relief in Belgium de l’Américain Herbert Hoover, chargée de la récolte de fonds et de l’achat de denrées alimentaires à l’étranger ainsi que de leur acheminement en Belgique où elles étaient distribuées à la population par le Comité national de secours et d’alimentation fondé par Ernest Solvay et Emile Francqui.

Enfin, l’occupation voit aussi la naissance de mouvements de résistance dans lesquels s’engagent les patriotes.

La Bataille des Ardennes

La bataille des Ardennes, considérée comme l’ultime affrontement de la Seconde Guerre mondiale en Belgique s’est déroulée sur le territoire des provinces de Luxembourg, de Liège et de Namur. Ces affrontements se sont étalés du 16 décembre 1944 au 28 janvier 1945 : ils furent grands par les effectifs déployés et intenses par l’abondance de combats et de victimes.

L’objectif d'Hitler était de foncer au travers des Ardennes dans le but de franchir la Meuse et de

s'emparer de ses ponts puis de reprendre les infrastructures portuaires d’Anvers pour empêcher l’acheminement du ravitaillement et des renforts des alliés. Le Führer entend couper et isoler

l’armée britannique de l’armée américaine afin de les contraindre à capituler séparément et d’obtenir ainsi la signature d’une paix séparée sur le front occidental. L’armée allemande de l’ouest pourrait alors être transférée à l’est pour arrêter la progression de l’armée russe. Trois armées sont réquisitionnées pour cette offensive débattue par les principaux généraux : la 5e SS Panzer Armee de Hasso von Manteuffel, la 6e de Sepp Dietrich et la 7e d'Eric Brandenberger.

Favorisée par l’effet de surprise, la disproportion des effectifs engagés et une météo exécrable, l’offensive allemande déclenchée le 16 décembre à 5h30 sur un front de 125 kilomètres engrange des succès initiaux, notamment ceux de la 6e SS Panzer Armee parvenue à La Gleize. Mais la résistance américaine à Saint-Vith et à Bastogne permettent à la contre-offensive de Bernard Montgoméry et de George Patton de s’organiser rapidement.

Après de multiples tentatives, les ambitions allemandes ne seront pas atteintes en raison du manque de carburant, de ravitaillement mais surtout à cause de la ténacité des Alliés. L'armée est stoppée à Celles à la veille de Noël : c'est le début du reflux allemand conduit par une météo exécrable. Les alliés récupèrent progressivement l’ensemble du territoire et se retrouvent aux portes de l’Allemagne, ce qui va précipiter la défaite du IIIe Reich.

Le bilan humain est lourd en tués, blessés et disparus (plus de 100 000 hommes côté allemand, plus de 85 000 du côté américain et britannique). A ces nombres s'ajoutent les nombreux civils ardennais. Les dégâts matériels sont considérables, des villes et villages sont complètements détruits ou fortement endommagés par les bombes et le passage des troupes. Il faudra des années pour reconstruire ces régions.

Des noms de personnes, de généraux et maréchaux (von Runstedt, Patton, Montgoméry, Eisenhower, Bradley,…), de villes et villages (Bastogne, Saint-Vith, Houffalize, Malmédy,…) de cimetières (Neuville-en-Condroz, Henri-Chapelle, Recogne, Hotton) résonnent encore aujourd’hui dans la mémoire de tous.

2014 verra l’inauguration du Bastogne War Museum, ainsi qu’en décembre le célèbre Nuts day (célébrant le célèbre « Nuts » du général McAuliffe).

La Bataille de Waterloo

Après avoir conquis une grande partie de l’Europe, Napoléon est battu au terme de la campagne de Russie en 1812. Après avoir abdiqué, il est exilé sur l’île d’Elbe, au large de la Toscane. Louis XVIII devient roi de France. Mais Napoléon n’a pas dit son dernier mot. Il s’évade de l’île d’Elbe 300 jours après y avoir été envoyé et débarque à Vallauris, en Provence, le 1er mars 1815. C’est le début de la campagne des 100 jours. Il remonte vers Paris, tandis que les troupes envoyées par Louis XVIII pour contrer leur avancée l’acclament et se soumettent à lui. Napoléon poursuit, entre à Paris le 20 mars et provoque la fuite de Louis XVIII à Gand.

Début juin, la France est sur le point d'être assiégée par plusieurs armées qui convergent vers elle. Principalement par les troupes prussiennes du Maréchal Blücher et celles d'Arthur Wellesley, duc de Wellington, mais aussi par les Autrichiens, les Russes, les Espagnols,... Le QG des Anglais est installé à Bruxelles et celui des Prussiens à Namur. Napoléon a hâtivement recomposé et réarmé ses troupes qui se mettent en route pour Bruxelles, le but étant de battre les alliés à tour de rôle avant qu’ils ne puissent exécuter leur jonction. Elles pénètrent en Belgique par Beaumont. La première bataille aura lieu au lieu-dit les Quatre-Bras à Genappe, croisement entre les routes Charleroi-Bruxelles et Namur-Nivelles.

Le maréchal Ney, nommé par Napoléon, y bouscule une partie de l’armée de Wellington. Les Français font également reculer les Prussiens de Ligny, plus au sud, vers Wavre. Informé, Wellington ordonnera aussi la retraite de ses troupes plus au nord, à Waterloo où il installe son QG. Napoléon envoie l’aile droite de son armée commandée par Grouchy à la poursuite de Blücher. Il passera la nuit du 17 au 18 juin à la Ferme du Caillou. Le 17 juin, un orage éclate et transforme le futur champ de bataille en un véritable bourbier.

La bataille dite de Waterloo peut commencer et se déroulera principalement sur les communes actuelles de Braine-L’Alleud et Lasne. Les troupes de Wellington, « Armée des Alliés », sont composées de 68 000 hommes : Britanniques, Néerlandais, Hanovriens, Brunswickois et Nassoviens et celles de Napoléon de 78 000 hommes avec une artillerie plus performante. Toutefois, le terrain détrempé empêchera réduira nettement l'efficacité des boulets de fer tirés par les canons.

La bataille démarre à 11h30 par l’attaque du château-Ferme de Hougoumont tenu par 2 000 Britanniques. Sans succès, les 8 000 Français y resteront bloqués toute la journée. Lorsque leurs cavaliers attaquent les artilleurs anglais, ceux-ci se réfugient au centre de carrés d'infanterie impénétrables. Les Français négligeront de prendre ou détruire les canons ce qui permettra aux Anglais d’en faire bon usage... Vers 16h, l’avant-garde prussienne arrive sur l’est du champ de bataille par la vallée de la Lasne. Plancenoit est prise et reprise plusieurs fois et Napoléon doit engager ses réserves.

Wellington peut donc replacer ses pions sur sa gauche pour renforcer son centre. Napoléon engage sa Garde à 19h30, mais celle-ci doit reculer, ce qui crée la panique dans l’ensemble de l’armée française. Et c’est la déroute. Wellington laisse les Prussiens poursuivre les Français en fuite, ses propres troupes étant épuisées. Il rentre à son QG, y rédige son rapport et donne à la bataille le nom de l'endroit où il se trouve : Waterloo. Le bilan des pertes est particulièrement élevé : 11 000 tués, 30 000 blessés et 10 000 chevaux tués. Subissant un nouvel exil, Napoléon terminera ses jours, prisonnier des Anglais sur l’île de Sainte-Hélène en plein milieu de l’Atlantique Sud et décédera le 5 mai 1821.

Aujourd’hui, les différents lieux stratégiques se visitent : la Ferme d’Hougoumont et la Ferme du Caillou, aménagées en musée napoléonien. Egalement, le hameau du Lion situé sur la ligne de front où s’opposèrent Français et Anglais. Vous y découvrirez la célèbre Butte du Lion ainsi qu’un panorama et différents films sur la Bataille. Le musée Wellington se situe plus au centre de Waterloo.

Les traces laissées

Les cimetières militaires

C’est dans le courant du 19e siècle, notamment lors de la guerre de Sécession, qu’apparaît la pratique d’ensevelir les soldats morts au combat dans des sépultures individuelles regroupées dans des cimetières militaires nationaux tels qu’on les connaît aujourd’hui.

Traces marquantes des deux conflits mondiaux, on recense en Wallonie de nombreux cimetières. Qu’ils soient belges, français, britanniques, américains ou allemands, les soldats, sous-officiers et officiers tombés dans les affrontements des deux conflits mondiaux s’y retrouvent égaux devant la mort.

Toutefois, chaque pays ayant édicté ses propres règles uniformisées d’aménagement, l’aspect et l’organisation des lieux et des tombes diffèrent singulièrement.

Les pierres ou croix collectives des cimetières allemands et les ossuaires français accueillant les morts non-identifiés répondent aux stèles individuelles britanniques, belges et américaines.

Fruits d’une réflexion approfondie sur l’architecture, le choix des matériaux et l’aménagement paysager, les espaces britanniques ou américains, ouverts et lumineux, contrastent avec les grands arbres et l’ombre des cimetières allemands. Le plan des nécropoles belges varie d’un lieu à l’autre mais on y retrouve partout le même modèle de pierre tombale, uniformisé et adopté par le gouvernement en 1924. Enfin, les cimetières français offrent une image plus dépouillée que ceux d’autres pays.

Il faut souligner aussi que l’aspect de ces lieux de mémoire a pu évoluer et varier au gré des réaménagements intervenus jusqu’à nos jours (rassemblement de tombes isolées dans des ensembles plus vastes, exhumations et rapatriement des corps à la demande des familles, remplacement des stèles, etc.).

Si les cimetières sont le plus souvent uniquement nationaux, on trouve toutefois en Wallonie plusieurs exemples de sites binationaux de la Première Guerre abritant des tombes des soldats des deux camps : Français et Allemands ou Britanniques et Allemands. Ils sont situés en province de Luxembourg et à proximité des lieux de combat des batailles de la Sambre et de Mons.

Ces cimetières binationaux ne sont pas le fruit d’une volonté de réconciliation d’après-guerre. Même si on y trouve quelques éléments communs (monuments, inscriptions), ils sont souvent plus caractérisés par une juxtaposition des caractéristiques propres des cimetières de chaque pays que par l’émergence d’une architecture originale et d’un aménagement commun. Etablis par les Allemands pendant le conflit, construits aux frais des communes sous la direction d’architectes et de sculpteurs allemands, ces lieux servirent à rassembler les corps inhumés dans des tombes provisoires depuis la fin août 1914. Plusieurs sites seront toutefois réaménagés et embellis par les Français après la guerre.

Le cimetière de Saint-Symphorien, situé près de Mons, est un cas particulier de site binational. Les caractéristiques propres d’architecture et d’aménagement des cimetières britanniques et allemands s’y intègrent dans un ensemble original et harmonieux où monuments commémoratifs, inscriptions, tombes et stèles des deux camps se côtoient et se mélangent dans une succession d’espaces et de niveaux qui se découvrent progressivement au gré de la visite.

14-18 C’est notre histoire

Musée royal de l’Armée et de l’Histoire militaire

Jusqu’au 26 avril 2015. www.expo14-18.be

Cette magnifique expo (soutenue par le Fédéral et les Régions) a été mise sur pied grâce aux riches collections du musée. Elle permet de comprendre toutes les facettes de ce conflit qui a embrasé l’Europe il y a 100 ans. Le sort de la Belgique est particulier car notre pays est l’un des seuls à avoir été entièrement occupé ou en zone de combat durant quatre années. La vie quotidienne constitue donc une part importante du parcours avec aussi l’histoire de la mobilisation des Etats européens qui ont soutenu le pays, devenu un enjeu central du conflit. Au travers d’objets authentiques, de décors, de témoignages, d’installations multimédias, de films et de décors reconstitués, on peut se rendre compte à quel point le conflit a amorcé, et dans une large mesure, a déterminé le cours du 20e siècle.

Le parcours est bâti autour de cinq séquences principales :

- L’Europe triomphante en ce début de siècle ; de l’insouciance à la tragédie.

- La Belgique plongée dans la guerre ; violation de la neutralité, invasion du pays, stabilisation du conflit, les exactions.

- La guerre de position, quatre années de souffrance, d’attente ou d’ennui.

- L’occupation

- Les conséquences du conflit replace les visiteurs dans un contexte européen et mondial.

Au sein de l’expo, un fil rouge propose un parcours croisé du roi Albert 1er et de l’Empereur Guillaume II, qui illustre de grandes oppositions mais aussi des ressemblances inattendues. Un autre fil rouge retrace l’importance des animaux utiles durant cette période.

Les décors autant que le côté interactif et anecdotique de l’exposition la destinent à tous, y compris bien sûr aux jeunes et aux enseignants.

Les immanquables

Les immanquables - Le carnaval de Binche.

© G. CARPENTIER

ABBAYE DE VILLERS-LA-VILLE – voir page

◗ ABBAYE NOTRE DAME D’ORVAL – voir page
◗ ASCENSEUR DE STRÉPY-THIEU – voir page
◗ ASCENSEURS HISTORIQUES DU CANAL DU CENTRE – voir page
◗ BOIS DU CAZIER (Marcinelle) – voir page
◗ BUTTE DU LION DE WATERLOO – voir page
◗ CARNAVAL DE BINCHE – voir page

◗ CHÂTEAU DE FREYR (Hastière) – voir page

◗ CHÂTEAU FORT DE BOUILLON – voir page
◗ CITADELLE DE NAMUR – voir page

DURBUY (La ville de) – voir page

◗ GARE DES GUILLEMINS (Liège) – voir page
◗ GROTTES DE HAN – voir page
◗ HAUTES-FAGNES – voir page

HÔPITAL ND À LA ROSE – voir page

LACS DE L'EAU D'HEURE – voir page

◗ MAC’S et SITE DU GRAND HORNU – voir page

MUSÉE DE LA VIE WALLONNE – voir page

◗ PARC PAIRI DAIZA (Brugelette) – voir page
◗ WALIBI (Wavre) – voir page

Les plus de la Wallonie

Les Greeters, une expérience touristique à la rencontre des habitants

Des Belges passionnés par leur ville et leur région, ravis de souhaiter la bienvenue aux visiteurs (max. 6 par Greeter) partagent leur passion et leur quotidien durant leur temps libre, de manière bénévole ! La rencontre avec un Greeter est une opportunité de recevoir un aperçu unique et personnalisé de la ville/la région par ses ambassadeurs. C’est l'occasion de découvrir Charleroi-Thuin, Namur, Liège, Mons ou Verviers autrement, lors d'une expérience touristique unique : être accueilli comme un ami, sentir l'ambiance de la ville, sortir des sentiers battus et participer à la vie locale (sa culture, son économie…) le temps d'une rencontre.

Gratuité – découverte – échange – convivialité.

www.greeters.be

Wallonie, terre d'histoire

Après la conquête de la Gaule par les Romains au 1er siècle avant J.-C., les Gaulois sont appelés « Walha » par leurs voisins germaniques, ce qui signifie « étranger romanisé ». Le terme « Wallonie » viendrait probablement de là. Ce territoire d’un peu moins de 17 000 km², où les cultures et les forêts occupent encore près de 90% de la superficie, s’est construit un prestigieux passé au fil des conquêtes et dominations successives... La Wallonie, terre d’histoires, ouvre largement les portes de son passé et de ses riches vestiges. Parcourir quelques kilomètres suffit souvent à découvrir des sites connus à travers l’Europe voire le monde entier (Butte du Lion de Waterloo, Mémorial du Mardasson à Bastogne, Grottes de Han...) ainsi que des villes d’art au patrimoine incontournable (Tournai, Mons, Namur, Huy, Liège...).

Les Soleils de Wallonie

Si les guides gastronomiques sont célèbres pour leurs étoiles ou leurs toques, la Wallonie entend bien le devenir grâce à ses « soleils ». Ce classement hiérarchique des attractions touristiques a été lancé à l'initiative du ministre Paul Furlan et entrait en application pour la première fois en 2010.
Les sites touristiques wallons peuvent obtenir de un à cinq soleils, en fonction de leur aptitude à s'adapter aux visiteurs (accueil bi ou tri-lingue, ascenseur, accès aux personnes à mobilité réduite (PMR), site Internet, sanitaires, nombre de visiteurs, etc.).
Ils sont sept à décrocher la plus haute distinction (cinq soleils) : l'Abbaye de Stavelot et celle de Villers-la-Ville, la Réserve d'animaux sauvages et les Grottes de Han-sur-Lesse, le Parc Chlorophylle, le PASS et l'incontournable Pairi Daiza. Sur la deuxième marche, 33 sites ont obtenu quatre soleils dont : Aventure Parc à Wavre, Aquascope à Virelles, Archéosite à Aubechies, Ascenseur de Strépy-Thieu, Le Bois du Cazier à Marcinelles, Canal du centre historique, Champ de Bataille de Waterloo, l'Hôpital Notre-Dame à la Rose, le musée du Chemin de fer à vapeur, le parc d'Enghien, le plan incliné de Ronquières et le relais de Falemprise aux lacs de l'Eau d'Heure.

Avec respectivement 28 et 31 attractions classées, le Hainaut et la province de Namur confirment leur place de provinces blockbusters du tourisme wallon !

Voir la classification complète sur www.belgique-tourisme.be.

Patrimoine

Ce passé, très lointain ou proche, est d’une variété impressionnante. Il se dévoile dans le moindre musée rural ou le plus inattendu des espaces paysagers. Les abbayes (Villers la-Ville, Maredsous, Orval, Aulne, Floreffe...) ou les simples églises de quartier ou de village, véritables chefs-d’œuvre de l’architecture religieuse, initieront les curieux à l’art gothique ou roman et rassureront les plus purs amateurs. Le vécu militaire a laissé nombre de vestiges tels que châteaux forts, citadelles ou villes fortifiées. Découvrez la féodalité à Bouillon, les plans de Vauban à Charleroi ou Mariembourg ; montez à l’assaut des citadelles de Namur ou de Dinant ! La Wallonie regorge de centaines de châteaux, militaires ou résidentiels de tous styles et de toutes les époques, plus intéressants les uns que les autres. Certains ne sont plus que ruines, d’autres sont admirablement conservés et souvent habités : Freyr, Poilvache, Beloeil, La Hulpe, Franchimont, Reinhardstein, La Roche-en-Ardennes... il n’y a que l’embarras du choix !

Musées vivants

En Wallonie, les musées sont nombreux et variés : le PASS de Frameries initie petits et grands aux sciences d’une façon ludique et interactive ; les arts décoratifs dévoilent leurs charmes à Tournai et à Liège ; les musées du Fourneau Saint-Michel portent un regard sur le monde rural de nos aïeux ; l’art pictural s’invite au Musée Félicien Rops ou à la Fondation Folon ; le musée de la Photographie à Charleroi nous est envié à travers toute l’Europe ; la conquête de l’espace dévoile ses secrets à l’Euro Space Center... Anciens charbonnages et friches industrielles sont les témoins d’un patrimoine intéressant à de nombreux points de vue : social, environnemental, historique ou encore technique. Le travail de la mine à Blegny-Trembleur, les ascenseurs à bateaux de Strépy-Bracquegnies (les anciens, classés au patrimoine mondial de l’Unesco et le nouveau, étonnant ouvrage d'art), les Cristalleries du Val Saint-Lambert connues dans le monde entier, les ardoisières de Bertrix. Sans oublier la découverte de nombreuses entreprises artisanales telles que brasseries, poteries ou distilleries...

Tourisme vert

Les amateurs du tourisme vert seront comblés par la découverte de la Wallonie, véritable écrin de trésors offerts par Dame Nature. Le promeneur aura hâte de parcourir les splendeurs de centaines de parcs, jardins et sites naturels : Aquascope à Virelles, Parc du château à Enghien, Parc naturel de la Burdinale, Jardins d'Annevoie, Plateau de Herve ou des Hautes-Fagnes ou encore, plus simplement, les méandres tortueux de la Semois. Aller à la découverte de ce patrimoine naturel inestimable en se baladant à vélo sur le RAVeL ou en descendant la Lesse en kayak ? Se la jouer « peinard » en pratiquant le tourisme fluvial ou retrousser ses manches en séjournant à la ferme ? Autant de possibilités qui s’offrent aux amoureux de la nature.

FÉDÉRATION DES CAMPINGS DE WALLONIE

rue du Monty 5

Florenville

www.camping-plus.be

alard@walcamp.be

16 € pour la carte Camping Key Europe.

A l'initiative de la Fédération des campings de Wallonie, le réseau Camping Plus a été lancé afin de permettre de choisir différentes formules d'hôtellerie de plein air : tente, bungalow, mobil-homes ou même tipis. La carte Camping Plus permet de sillonner les Ardennes grâce à tous les partenaires qui sont autant de points de loisirs. Cinq personnes d'une même famille peuvent ainsi bénéficier des avantages offerts par ces établissements : attractions, activités sportives, gustatives ou ludiques. Tous ces avantages figurent dans le guide Camping-Plus ou sur leur site Internet.

Folklore et traditions

Folklore et traditions - Village de Falaën.

© Asbl PBVW

Enfin, la Wallonie est une terre de folklore ! Plusieurs manifestations d’envergure sont inscrites au patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’Unesco : Carnaval de Binche, Doudou à Mons, Procession des Géants et Ducasse à Ath. De Liège à Florenville en passant par les plus petits hameaux du Hainaut, le folklore local permet avant tout de se rassembler et de festoyer gaiement autour d’un bon verre. Le Wallon aime la fête et les manifestations de masse. Un agenda culturel bien rempli en est la preuve : carnavals et marches folkloriques dites de l’Entre-Sambre-et-Meuse, marchés et brocantes (celles de Temploux, de Ronquières ou de Charleroi, par exemple), foires rurales et festivals musicaux se succèdent tout au long de l’année. Sans oublier les Fêtes de Wallonie le troisième week-end de septembre, à Liège ou Namur, événement incontournable de la région. Tous ces événements sont autant d’occasion pour les Wallons et les visiteurs de passage de (re) déguster la gastronomie régionale : bières, fromages, peket, tartes ou chocolat... Bienvenue en Wallonie pour découvrir tout cela et bien plus encore !

Les Plus Beaux Villages de Wallonie

Vous cherchez une destination proche mais pourtant très différente de chez vous ? Les Plus Beaux Villages de Wallonie vous tendent les bras. Pleins de charme, d’une richesse architecturale et culturelle insoupçonnée, le temps y semble suspendu. Et l’accueil y est toujours chaleureux !

Cette association a vu le jour en 1994, à l’initiative de Monsieur Alain Collin et s’inspire notamment de l’expérience des « Plus Beaux Villages de France ». Actuellement, 24 villages ont été labellisés à travers toute la Wallonie. Tout au long de l’année ceux-ci proposent une foule d’activités ludiques, conviviales et dynamiques. Alors n’hésitez plus, enfilez vos chaussures et venez nous rejoindre !

Les objectifs de l'association :

• Elaborer une politique de développement durable s’appuyant sur la mise en valeur et la protection du patrimoine architectural

• Amplifier la notoriété du réseau en soutenant une politique d’accueil

• Assurer la reconnaissance de la spécificité des Villages de caractère

• Garantir l'authenticité des villages du réseau en construisant une dynamique associative et culturelle autour de l'exigence de qualité.

Pour être reconnu, un village possède obligatoirement :

• Un caractère rural

• L’existence d’un ou plusieurs monuments classés

• Un patrimoine architectural et urbanistique de valeur

• Une volonté communale et/ou associative, authentifiée par des actes concrets de mise en valeur du patrimoine.

Pour plus d’informations et de nombreux outils gratuits de découverte : www.beauxvillages.be

Rue Haute 7 à 5332 Crupet -Tél. +32 83 65 72 40

Fiche technique

Fiche technique - Drapeau Wallonie.

Région fédérée du Royaume de Belgique depuis 1980, elle s'appela Région wallonne jusqu'en 2010. Depuis le 1er avril 2010, le nom officiel est désormais Wallonie. En wallon, on dira « Walonreye » (à Liège) ou « Waloneye » (à Namur) ou « Walonîye » (à Charleroi).

Capitale

Namur

Superficie

16 844 km², dont 854 km² pour les Cantons de l'Est. Environ 1/42e de la France.

Langues officielles

Les trois langues officielle de la Belgique, le français, le neérlandais et l'allemand, sont parlées en Wallonie. Le système institutionnel complexe l'explique. En effet, la Région wallonne comprend la Communauté de langue allemande (2% de la population) représentée par un gouvernement régional aux compétences limitées. Le français et l'allemand sont reconnus comme langues officielles en Wallonie. Le néerlandais est parlé par une partie de la population des communes situées à la fontière linguistique (Enghien, Mouscron et Comines-Warneton). Ces communes sont dites à facilités (linguistiques).

Religions

Toutes les religions monothéistes sont représentées en Wallonie, avec une forte domination de la religion catholique (43%) et une présence significative de la religion musulmane (12%). 27% de la population se dit athée ou agnostique, et moins de 1% déclare appartenir à la laïcité organisée.

Nombre d'habitants

+/- 3 460 000 habitants dont environ 73 000 germanophones

Densité

205 habitants /km² (par comparaison, 364 hab./km² pour la Belgique et 104 hab./km² pour la France)

Espérance de vie

80 ans (78 ans pour les hommes et 83 pour les femmes)

P.I.B.

86 milliards d'euro

P.I.B. par habitant

+/- 24 850 €

Taux de chômage

16,6% (2009)

Code international

+32 suivi du préfixe sans le zéro

Renseignements

1307 (en FR)

Pompiers et ambulances

100

Police fédérale

101

Urgences (numéro européen)

112

Centre anti-poisons

+32 70 245 245

Banque

Carte perdue ou volée : +32 70 344 344 (Card Stop)

Le drapeau

Le drapeau wallon est l’un des symboles de la Wallonie. Il s’agit d’un drapeau jaune orné en son centre d’un coq rouge, appelé coq hardi (patte droite levée et bec clos). Les couleurs correspondent à celles de la ville de Liège et du drapeau belge amputé de sa couleur noire (le noir et le jaune sont les couleurs de la Flandre). Il a été peint par Pierre Paulus (peintre hainuyer) et sa création date de 1913. Ses origines remontent aux premières années du 20e siècle avec la naissance de mouvements régionalistes wallons. Sa légitimité officielle ne date toutefois que du 15 juillet 1998, date à laquelle il fut reconnu par les instances wallonnes. Si le choix du coq est peu commun sur un drapeau officiel, on trouve peut-être l’explication dans le christianisme qui attribue au gallinacé le pouvoir de faire reculer les démons et le lion, assimilés au Mal...

Anecdote amusante : Limelette (Brabant wallon) est le seul village possédant un coq sur son
blason !

Nature
Géographie

Géographie - Village de Vierves-sur-Viroin.

© FTPN

La Wallonie est la région située au sud de la Belgique et divisée administrativement en cinq provinces : Brabant wallon, Hainaut, Liège, Luxembourg et Namur. La ville de Namur est la capitale de la Wallonie. Depuis 1980 la Wallonie est une entité fédérée de l’État belge. Les frontières de la Wallonie sont, au nord, la Flandre et les Pays-Bas ; au sud et à l’ouest, la France (Nord-Pas-de-Calais, Champagne-Ardenne et Lorraine) ; à l’est, le Grand Duché de Luxembourg et l’Allemagne. La Wallonie est donc un petit territoire de 16 844 km² – soit plus de la moitié des 30 500 km² de la Belgique – comptant un peu moins de 3 500 000 habitants. La population est en grande majorité urbaine et principalement répartie sur ce que l’on a coutume d’appeler la « dorsale wallonne ». Les villes de Liège, Namur, Charleroi et Mons, soit le sillon industriel historique de la région, comptent à elles seules, agglomérations comprises, près d’un million et demi d’habitants. Au sud de l’axe Liège – Mons, le territoire est surtout marqué par l’Ardenne, vaste massif forestier parsemé de terres agricoles. Au nord de celui-ci se déploient, parfois à perte de vue, les plaines fertiles de Hesbaye et du Brabant. La Wallonie culmine à 694 m au Signal de Botrange (700 m avec le promontoire artificiel qui y a été installé), au cœur du Plateau des Hautes-Fagnes, à l’extrême est de la région. Contrairement à certaines idées reçues, notamment outre-Quiévrain, la...